carence en oméga 3

La carence en Oméga 3 : fléau de notre société ?

Il y a quelques temps déjà, je vous proposais un article portant sur l’importance de bien choisir les lipides dans l’alimentation. Aujourd’hui, j’ai décidé d’aller un peu plus loin en vous parlant exclusivement des Oméga-3. Depuis quelques années, les scientifiques vont de découvertes en découvertes et ne cessent de nous avertir quant à l’immense importance des ces acides gras pour la santé de l’organisme. Malheureusement et malgré tout, notre société souffre d’une carence en Oméga 3 sans précédents. Nous allons voir dans cet article quels peuvent être les conséquences de cette carence en Oméga 3 et comment y remédier.

 

ALA, EPA et DHA : c’est quoi ?

 

carence en oméga 3

 

Les Oméga-3 sont une catégorie de lipides dits polyinsaturés. Les acides gras Oméga-3 comportent, en effet, plusieurs doubles liaisons (insaturation). Chez l’Homme, seulement 3 acides gras Oméga-3 ont une activité réellement significative. Il s’agit de l’ALA, de l’EPA et du DHA.

 

Oméga-3 ALA

L’ALA, ou acide alpha-linolénique (18 : 3), est le seul que nous pouvons considérer comme indispensable. On dit vulgairement que les Oméga 3 sont des acides gras essentiels que l’organisme ne peut pas fabriquer. Or, ce n’est pas tout à fait vrai puisque l’organisme sait synthétiser l’EPA et le DHA à partir de l’ALA. Une carence en Oméga 3 ALA est donc dramatique pour l’organisme. Même s’il est le seul essentiel à proprement dit, l’ALA est aussi le moins bénéfique.

 

L’EPA

L’EPA, ou acide éicosapentaénoïque (20 :5), est précurseur de molécules très importantes pour l’organisme : les prostaglandines et les thromboxanes. L’EPA a divers atouts santé, notamment au niveau du cerveau et du système immunitaire. L’action de l’EPA est très sensible au taux d’Oméga-6 présents dans l’organisme. En effet, l’Oméga-3 EPA et les Oméga-6 entrent en compétition et ont des actions antagonistes.

 

Le DHA

Le DHA, ou acide docosahexanoïque (22 : 6), est le principal acide gras constituant les neurones. Il joue un rôle primordial pour la santé du cerveau et sa protection contre les pathologies neuro dégénératives. À l’origine, on l’appelait d’ailleurs acide cervonique. Une carence en Oméga 3 DHA peut avoir de très lourdes conséquences à long terme.

D’une manière générale, les Oméga 3 entrent dans la composition des phospholipides constitutifs des membranes cellulaires. De part leur structure, ils leur confèrent une fluidité très importante. Une carence en Oméga 3 peut, de ce fait, avoir des répercussions sur tous les systèmes de l’organisme. Sans exception.

 

Bienfaits des Oméga-3 sur la santé

 

carence en oméga 3

 

Prévention des maladies cardiovasculaires

Les Oméga-3 ont un rôle triplement intéressant au niveau du système cardiovasculaire. Premièrement, ils fluidifient le sang et empêchent la formation de caillots sanguins. Deuxièmement, ils limitent l’inflammation et l’obstruction des vaisseaux causée par le processus d’athérosclérose. Enfin, ils permettent de diminuer la pression artérielle et le taux de triglycérides dans le sang. Ainsi, un apport suffisant en acides gras polyinsaturés réduirait le risque d’accidents cardiovasculaires et de récidives après un premier infarctus du myocarde. On comprend tout de suite pourquoi il est primordial d’éviter une carence en Oméga 3.

 

Oméga-3 et santé du cerveau

Le cerveau est constitué à plus de 60% de lipides. Au sein de cette structure, les Oméga 3 assurent la fluidité, la neurotransmission et freinent le déclin des neurones. Il a été très clairement établi qu’un taux suffisant d’EPA et de DHA améliore les fonctions cognitives (mémoire, éveil, concentration, etc.) et protège le cerveau des maladies liées à la dégénérescence des neurones (Parkinson, Alzheimer, etc.). De plus, une carence en Oméga 3 a été identifiée comme facteur de risque de dépressions et de troubles de l’humeur.

 

Régulation des processus inflammatoires et prévention du cancer

Si le ratio Oméga 6 / Oméga 3 est équilibré, alors cela favorise l’effet anti-inflammatoire des Oméga 3. On sait désormais que les processus inflammatoires sont impliqués dans la survenue de nombreuses maladies de civilisations (cancers, MICI, polyarthrite rhumatoïde). On parle d’ailleurs de plus en plus d’inflammation chronique. Le rôle anti-inflammatoire des Oméga-3 leur confère un rôle particulièrement prometteur pour la prévention et le traitement de nombreuses pathologies. De nombreuses études démontrent l’effet positif d’une supplémentation en Oméga 3 en cas de maladie de Crohn, de polyarthrite, de cancer ou encore de la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge).

 

Lutte contre le surpoids et les maladies métaboliques

Les Oméga 3, lorsqu’ils sont consommés en quantité suffisante, favorisent la lipolyse et limitent l’accumulation de graisses surtout au niveau de la taille. Ils stimulent l’utilisation des graisses stockées dans le tissu adipeux en vue de la production d’énergie. Une relation positive a été observée entre Oméga-3 et perte de poids. De plus, ils ont pour effet de faire baisser le taux de triglycérides sanguins et de réguler le taux de cholestérol. En augmentant le taux de HDL (bon cholestérol) et en diminuant le taux de LDL (mauvais cholestérol). En s’attaquant au surpoids et au taux de lipides sanguins, les Oméga 3 sont doublement bénéfiques pour lutter contre les maladies métaboliques et leurs complications : diabète de type 2, rétinopathies, hypercholestérolémie, NASH, etc.

Nous venons de le voir, une carence en Oméga 3 peut affecter les différents systèmes de l’organisme et avoir des conséquences très graves à long terme. Mais d’où vient ce déficit d’apport en Oméga 3 dont nous souffrons tant ?

 

 

D’où vient la carence en Oméga 3 de notre société ?

 

carence en oméga 3

 

Paradoxalement, nous connaissons de mieux en mieux l’impact de la consommation d’Oméga 3 sur la santé mais nous en consommons de moins en moins. La faute à qui ? Cette observation est en fait très complexe et renvoie à des problèmes de comportements alimentaires mais aussi à des enjeux de société. Notre déficit d’apport en Oméga 3 tient majoritairement à 4 phénomènes extrêmement liés entre eux :

 

1. Alimentation animale et carence en Oméga 3

L’alimentation des animaux d’élevage a été profondément bouleversée en quelques décennies. Alors que leur alimentation était faite de lin et de chanvre riches en Oméga 3, elle s’est peu à peu transformée en une alimentation à base de maïs et autres graines riches en Oméga 6. En conséquence, de la nutrition animale à la nutrition humaine nous avons, au fil du temps, laissé filer la majeure partie des Oméga 3. Si bien que la viande et les œufs qui étaient intéressants de part leur richesse en Oméga 3 sont devenus riches en Oméga 6 et pro inflammatoires.

 

2. Une petite histoire de la peur du gras

Depuis de très nombreuses années s’est instaurée une véritable peur du gras dans la société. Et pour cause, nous avons pendant longtemps mis toutes les graisses dans le même panier et les avons accusées d’être responsables du surpoids et de nombreuses maladies métaboliques. En conséquence, nous nous sommes mis à consommer beaucoup plus de graisses cachées (par mégarde) que de bonnes graisses. Trop occupés à diaboliser le gras dans son ensemble, nous avons oublié de souligner l’importance capitale de certaines pour la santé. Cette peur du gras explique, en petite partie, la carence en Oméga 3 dont nous souffrons aujourd’hui.

 

3. Hausse de la consommation des Oméga-6

Nous l’avons vu plus haut, les Oméga 6 entrent en compétition avec les Oméga 3, ils ont d’ailleurs une action antagoniste à bien des niveaux. Pour être en bonne santé, nous devrions consommer 4 Oméga-6 pour 1 Oméga-3. Cela permettrait de laisser la place aux Oméga-3 afin qu’ils puissent faire leur travail et opérer en faveur de notre bonne santé. Au lieu de cela, nous consommons aujourd’hui 20 Oméga-6 pour 1 Oméga-3. Je vous laisse deviner où se situe le malaise ? Les oméga-6 consommés en excès « annulent » le bénéfice lié au peu d’Oméga-3 que nous consommons et alimentent cette carence.

 

4. Explosion des aliments industriels et de la junk food

Enfin, et c’est aussi la cause principale des trois points précédents, l’alimentation industrielle a profondément chamboulé notre accès aux Oméga-3. Nous avons peu à peu laissé la place aux graisses bon marché, facilement stockables et malléables à souhait. Il s’agit de graisses majoritairement saturées, riches en oméga-6 ou trans. Ces graisses composent la grande majorité des aliments transformés dont l’explosion de la consommation a des conséquences désastreuses. Les Oméga-3 n’entrent (hélas !) que très rarement dans la composition de tous ces produits devenus base de l’alimentation moderne.

 

En définitif, plusieurs questions légitimes se posent : doit-on fatalement subir la carence en Oméga 3 et ses conséquences ? Ou peut-on encore, malgré l’offre alimentaire actuelle, consommer suffisamment d’Oméga-3 pour rester en bonne santé ? L’avenir le dira…

 

Vous cherchez des conseils pour éviter une carence en lipides insaturés ? retrouvez tous mes conseils dans cet article !

0 réponses

Laisser un commentaire

Participez-vous à la discussion?
N'hésitez pas à contribuer!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.